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Le Droit À L’éducation De Tous Les Algériens N’est Pas Respecté

  • Photo du rédacteur: Sabih Yaïci
    Sabih Yaïci
  • 9 sept. 2018
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 nov. 2023

IL EST TEMPS DE DÉCONFESSIONNALISER L’ÉCOLE


De nos jours, on peut facilement mesurer le degré de développement d’une société ou d’une communauté par l’examen de son institution de l’éducation. On entend par institution de l’éducation l’organisme étatique qui chapote tout le système éducatif comme un ministère, une académie, une commission scolaire… C’est cette institution qui définit les règles de fonctionnement des écoles, le curriculum, le recrutement du personnel…


Je veux parler de cet organisme du fait que c’est le squelette sur lequel viennent s’agripper toutes les autres entités et c’est lui aussi qui donne l’orientation de cette éducation. La description que je fais de cet organisme, qui ne peut être qu’étatique même si à l’intérieur du système éducatif il y a en général des entités privées (des écoles, des instituts ou des universités), est faite du point de vue d’un enseignant soucieux du bien être de ses élèves et de la société où il vit. Cet organisme doit décrire de façon claire le rôle de chaque acteur du système d’éducation en ayant comme leitmotiv l’intérêt de l’élève et sachant ou en admettant que l’acteur principal de ce système est l’enseignant, car c’est lui qui est en contact direct et permanent avec l’élève. Ces deux balises sont à mon humble avis la base de la réussite d’un système éducatif peu importe la société.


Pour revenir au titre de cet article, examinons quelques extraits du document de l’UNESCO, Droit à l’Éducation*, qui définit les normes que doit respecter l’État comme suit : « Pour garantir le droit à l’éducation, il faut que les systèmes éducatifs des États respectent des normes minimales dans quatre domaines interdépendants. Ces normes sont les suivantes :

-les institutions et établissements d’enseignement doivent être disponibles en quantité suffisante (bâtiments, sanitaires pour les deux sexes, eau salubre et potable, enseignants formés qui reçoivent des salaires compétitifs au niveau national, matériel pédagogique) ;

-les établissements d’enseignement doivent être accessibles à tous, sans discrimination, en droit et en fait ;

-la forme et le contenu de l’enseignement doivent être acceptables tant pour les élèves que pour les parents : pertinents, culturellement adaptés et de qualité ;

-l’enseignement doit être souple, adaptable à l’évolution de la société et répondre aux besoins des élèves dans leurs contextes sociaux et culturels. »


Sans rentrer dans les détails de l’ensemble des normes, les deux dernières mettent l’accent sur la culture de l’élève, on ne peut pas imaginer un enseignement qui ne se fait pas dans la langue maternelle de l’enfant et un programme d’enseignement qui n’est pas ancré dans la culture de ses parents comme c’est le cas actuellement en Algérie et partout en Tamazgha par rapport à la langue maternelle et la culture amazighe.


L’institution de l’éducation doit aussi prendre en charge toute la société sans exclusion, c’est-à-dire qu’elle doit prôner une éducation inclusive telle que l’a mentionnée l’UNESCO* dans ce même document : « L’éducation inclusive consiste à mettre le droit à l’éducation en œuvre en y incluant tous les apprenants, en respectant leurs divers besoins, capacités et caractéristiques et en éliminant toutes les formes de discrimination dans l’environnement d’apprentissage. Pour faire du droit à l’éducation une réalité pour tous, il faut offrir aux groupes vulnérables de larges possibilités dans des contextes formels, non formels et informels, en particulier dans les situations de post-conflit où les systèmes éducatifs formels peuvent ne pas être fonctionnels. » En d’autres termes, l’institution doit éduquer entre autres tous les enfants avec des besoins particuliers : elle doit créer les conditions favorables dans les écoles formelles pour accueillir les enfants avec des handicaps légers et elle doit créer des écoles alternatives ou autres entités informelles d’éducation pour ceux qui ont des handicaps lourds.


On a compris qu’on est dans une approche humaniste de l’éducation et que l’école doit être ouverte et accueillante à tous peu importe leurs orientations et leurs besoins. On veut développer chez tous les élèves un humain équilibré, ce qui nécessite un environnement où l’élève puisse s’épanouir. L’environnement doit être tel que l’élève puisse aimer son école et développer un sentiment d’appartenance.


À suivre…

Sabih Yaïci

Enseignant des mathématiques


* Droit A l’Éducation - Principes Directeurs Pour L’examen De La Législation Et Des Politiques, UNESCO 2015.

 
 
 

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