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La Pédagogie - ON N’EST PAS SORTI DE LA PENSÉE UNIQUE

  • Photo du rédacteur: Sabih Yaïci
    Sabih Yaïci
  • 8 août 2020
  • 3 min de lecture


Je crois qu’on n’est pas sorti de la pensée unique et de la solution magique. Je trouve vraiment dommage qu’en éducation, on ne fait pas exception à cela. À chaque période, il y a un style pédagogique qui est à la mode et presque tous les États se mettent à faire des réformes pour s’aligner sur cette voie pédagogique comme c’est le cas de ces dernières années avec l’approche pédagogique avec les compétences. Or, lorsqu’on est enseignant, on sait qu’il n’y a pas deux élèves qui apprennent de la même façon et lorsqu’on est élève, on sait qu’il n’y a pas deux enseignants qui enseignent de la même façon, comment peut-on alors imposer une même façon de faire à tous les enseignants et à tous les élèves ?


Je crois qu’il y a un fossé entre les enseignants du primaire ou du secondaire et les chercheurs des facultés de l’éducation de façon générale. Souvent, lorsqu’il y a une coopération entre l’université et le milieu de l’enseignement, elle se fait avec les enseignants qui ont des groupes enrichis, c’est-à-dire des élèves qui ont été sélectionnés selon leurs très bons résultats scolaires. Avec ce genre d’élèves peu importe l’approche pédagogique qu’on utilise, ils réussissent très bien. Donc, ça ne sert absolument à rien de tester sur ce genre d’élèves de nouvelles approches pédagogiques.

Lorsqu’on impose aux enseignants des façons d’enseigner, on vient plutôt compliquer leur tâche et par conséquent amoindrir la réussite des élèves. C’est à l’enseignant de choisir la façon d’enseigner selon les élèves qu’il a, selon la période de l’année scolaire, selon la matière qu’il doit leur enseigner… Ce que l’université peut faire, c’est de bien outiller le futur enseignant en lui montrant toutes les façons de faire. Ce qui n’est pas toujours fait à l’université : on survole toutes les méthodes pédagogiques et on approfondit l’approche pédagogique qui est à la mode au niveau de la recherche. Les chercheurs doivent prendre conscience que leurs recherches sont théoriques et font abstraction de beaucoup de paramètres des réalités des classes. Cela m’a toujours fasciné de suivre des cours à l’université où on t’apprend à planifier une leçon en spécifiant que telle phase de la leçon se fera en 2 minutes et telle autre en 2 minutes 30 secondes… de nos jours j’ai envie de leur dire qu’est-ce que vous ferez de toutes ces petites minutes lorsque 5 ou 6 élèves vous disent : on ne comprend rien ! Ce qui arrive souvent dans les classes des élèves du régulier et cela n’est qu’un détail du quotidien d’un enseignant.

En conclusion

Même si l’acte d’éduquer peut paraître très simple du fait qu’il est parfois accompli avec une certaine facilité, enseigner quelque chose à une personne demeure un acte complexe : on doit faire acheminer cette personne pour acquérir un savoir, aussi simple le soit-il, à travers divers moyens de communication de la façon que nous-même nous le concevons, ce qui ne correspond pas forcement à la conception de ce savoir par notre interlocuteur. Vous l’avez deviné, c’est complexe parce que nous sommes différents les uns des autres, nos cerveaux ne réagissent pas de la même façon à une situation donnée, ils acheminent des images différentes de cette même situation, le signal électrique qui transporte les informations dans nos cerveaux prendra des chemins différents... Et, la complexité fait un grand saut lorsqu’un enseignant s’adresse à un groupe de personnes différentes les unes des autres. Bien sûr, un enseignant modélise comme une pâte à modeler ce savoir pour que ses interlocuteurs l’apprennent ou commencent à l’apprendre. La difficulté d’enseigner est justement de concevoir un processus de communication dynamique qui permet d’atteindre le maximum de personnes, pourquoi pas toutes les personnes. Toutefois, ce processus ne dépend pas que de l’enseignant, il est lié à l’institution où il travaille en particulier et la communauté d’où viennent ces personnes.


Dans cette chronique, on a abordé l’éducation à l’école par des textes courts qui séparent le sujet en plusieurs entités, bien que toutes les entités dépendent les unes des autres. Une façon de les rendre abordables à tous (faire un peu de pédagogie), car le but, est de susciter la réflexion au sein de la société en cette période cruciale et de faire de réels pas en avant. Je vous lance donc chers lecteurs l’invitation de poursuivre la réflexion.


Fin…

Sabih Yaïci

Enseignant des mathématiques

 
 
 

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