La structure du système éducatif- L’ÉTERNEL CHANTIER
- Sabih Yaïci
- 8 août 2020
- 3 min de lecture

La première chose que doit faire l’institution de l’éducation c’est définir la structure. Il y a un consensus dans le monde sur l’école primaire et l’enfant passe en général une année préparatoire et six années d’études primaires. Il y a des sociétés qui ont décidé de faire deux années préparatoires et six années d’études primaires dans les milieux défavorisés de leur société pour mieux outiller les enfants. On entend par milieu défavorisé, les parties de la société qui sont très peu scolarisés et avec des revenus bas par rapport au revenu médian de la société. On a remarqué en général que les enfants issus de ce milieu arrivent à l’école primaire avec moins de connaissances que ce qu’un enfant de cinq ans devrait avoir. Il y a essentiellement deux critères qu’on peut retenir pour mesurer facilement ce retard : le nombre de mots que connaît l’enfant – souvent ces enfants arrivent avec un bagage plus bas que la normale. Le deuxième critère est la motricité fine que l’on peut mesurer avec l’exécution d’un dessin ou d’un bricolage. Pour pallier à cela, certaines sociétés, comme le Québec, ont créé des programmes pour des enfants de quatre ans dans lesquels on va essayer de rattraper le retard de ces enfants ou de le minimiser pour qu’ils puissent suivre les études primaires sans grandes difficultés. Cette démarche a changé les choses et a permis une meilleure réussite des enfants du milieu défavorisé de la société. Il y a des pays qui ont généralisé cette démarche à tous les enfants de leur société.
Je fais bien la distinction entre une année préparatoire et une année d’étude au primaire. J’imagine que tout le monde sait ce qu’est une année d’étude au primaire quel que soit l’endroit où on se trouve au monde. Par contre, une année préparatoire pour des enfants de 4 ans ou de 5 ans est très différente de cette dernière, comme je l’ai dit c’est pour palier au retard qu’ont certains enfants aux regards de leur vocabulaire et de leur motricité fine d’une part et, de les initier à la lecture, l’écriture de leur langue maternelle et aux mathématiques d’autre part. À 4 ans, par exemple, on amène ces enfants à apprendre de nouveaux mots à travers des jeux où ils vont manipuler des objets qu’ils n’ont pas à la maison : tout en jouant avec, ils vont apprendre leurs noms. On leur apprend à dessiner et à faire des bricolages pour développer leur dextérité. Il y a un autre apprentissage qui se fait aussi avec les années préparatoires qui est aussi important, ces enfants sont initiés la discipline ou le comportement à avoir dans une école avant les autres enfants qui ne font pas d’années préparatoires. C’est un acquis important d’être initié à la culture de l’école : s’avoir se tenir sur une chaise, avoir des routines, être initié à l’organisation, partager avec les autres enfants (socialiser)…
Viennent ensuite les études secondaires : il y a essentiellement deux modèles, un modèle simple avec une école secondaire où on passe 5 à 7 années d’études ou un modèle à deux écoles : une intermédiaire de 3 ou 4 années d’études et une école terminale de 3 années d’études. Les deux modèles ont des inconvénients et des avantages et il revient à chaque société ou même à chaque communauté de choisir selon ses spécificités, car chaque modèle a des répercussions sur tout : du nombre d’élèves (important ou pas) jusqu’à des considérations économiques, car on peut réduire certaines dépenses en optant pour le modèle à une école.
La dernière phase de l’éducation se fait à l’université et là aussi, il y a actuellement un consensus, pratiquement tout le monde suit le modèle anglo-saxon du Bachelor, c’est-à-dire trois ou quatre années à l’université pour obtenir un diplôme qui permet de travailler. Il y a des sociétés qui exigent une année préparatoire avant de rentrer à l’université.
À suivre…
Sabih Yaïci
Enseignant des mathématiques
Comments